Espace Lacroix

Adolphe LACROIX

Officier de la Légion d'Honneur,

Chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem,

Maire de PIERREFITTE de 1893 à 1911

et fondateur de "la propriété hospitalière de PIERREFITTE".

"L'oubli des vivants fait mourir les morts" (Inscription sur la tombe d’Adolphe LACROIX)

Il est né en 1833.

Après un brillant cycle secondaire sanctionné par le baccalauréat avec mention à 16 ans, il effectue des études scientifiques qui lui valent un diplôme de chimiste. Parallèlement, il suit les cours de l'École de Sèvres, qui était, à l'époque, rattachée à la Manufacture Nationale de Porcelaine qui formait les artistes porcelainiers.

Cette double formation technique et artistique, jointe à ses dons naturels, 1'amène à inventer ce qui sera l’œuvre de sa vie : le crayon pastel vitrifiable. Ce crayon, qui existe en 18 nuances, permet de dessiner sur porcelaine, sur faïence et sur verre, n’importe quel sujet : ornements, fleurs, scènes de genre ou paysage qui, soumis au feu, se vitrifie, s'incorpore à la pâte céramique et devient, par la suite, à jamais inaltérable.

Cette invention est saluée par les artistes contemporains comme un progrès considérable dans le domaine de la peinture sur porcelaine ou sur vitrail. Elle sera définitivement consacrée en 1896 par un concours de dessin vitrifiable organisé dans le Palais de l'Industrie aux Champs-Élysées de Paris.

Il a exploité industriellement sa création dans une usine créée en 1855 à Paris aux n° 172 et suivants de l'avenue Parmentier, importante artère du 11ème arrondissement. Aujourd'hui, l'avenue Parmentier se termine au n° 172 où s'élève un bloc d'immeuble récent de 12 étages, dominant les arrières de l'Hôpital Saint-Louis.

La Maison LACROIX connaîtra de nombreuses décennies de prospérité, exportant ses fabrications, en Chine en particulier. Elle survivra longtemps à son créateur (décédé en 1915, enterré à Paris) et ne disparaîtra qu'après la seconde guerre mondiale, vaincue sans doute par l'évolution technologique et la concurrence.

Monsieur LACROIX a fait agrandir à Pierrefitte le château des Alicourts où il résidait et construire la maison de Bellevue. Les nécessiteux de la Commune, comme on disait à 1'époque, pouvaient toujours trouver quelque secours en frappant à la porte du château (la plus grande preuve de cette générosité est évidemment la création des Maisons de la Commune).

Il a été élu Maire de PIERREFITTE le 25 Mai 1893. Il sera réélu en 1896, 1900, 1904, 1908, cédant, en 1912, son siège à Monsieur Jules BALLAND. Il avait alors 79 ans.

C'est lors de la réunion du Conseil Municipal du 27 Mai 1900 que Monsieur LACROIX a annoncé son intention de faire don à la commune d'un terrain d'un hectare environ situé "en rive de la route de Chaon" et d'y construire à ses frais "des maisonnettes dans lesquelles seraient logés les nécessiteux de la Commune".

Monsieur LACROIX tînt à dénommer lui-même les maisons de la Commune. On a ainsi, du Nord au Sud : Saint Martin, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Sainte Marie, Saint Jean, Duguesclin. On sait qu'il avait une vénération pour la Pucelle d'Orléans. En témoignent les deux dons qu'il fît :

  • L’énorme toile, représentant Jeanne en armure, qui se trouve à l'église, dans la chapelle du Sacré-Cœur, peinte par PICHAT, artiste de renom à l'époque, offerte en 1909 à l'occasion du mariage de sa fille,
  • La statue de la place de l'Eglise.

 

Informations provenant : Madame de COLLEVILLE, petite-fille de Monsieur LACROIX, qui nous a confié les photos de son aïeul, nous a procuré des notices techniques sur les productions de la Maison LACROIX et nous a fourni l'essentiel des informations permettant de rédiger cet article.

 

 

LES MAISONS DE COMMUNES

Au début du 20e siècle, il n'est pas rare de voir, à Pierrefitte et ailleurs, de nombreuses personnes âgées totalement démunies.

En 1900, Mr LACROIX fait donation à la Commune d'une parcelle de terrain, d'une contenance d'un hectare environ.

Il y fait édifier, à ses frais entre 1900 et 1904, six maisons d'habitation, une grande remise ou hangar à bois, un kiosque en fer sur soubassement en maçonnerie couvert de chaume, un puits avec pompe et des toilettes.

Chaque maison comprenait 4 pièces indépendantes ou "chambre à feu", qui étaient affectée au logement gratuit de gens nécessiteux, particulièrement des vieillards nés dans la commune ou l'habitant depuis 30 ans. Chacun n'occupait qu'une seule pièce. 24 personnes étaient ainsi hébergées.

Le premier août 1904, la Commune en devient complètement propriétaire. Entre 1904 et 1984, aucune restauration n'est venue apporter un quelconque confort : pas de salle d'eau, pas de sanitaires. Ces habitations sont restées dans leur état d'origine.

Une des priorités de la Municipalité fut alors la restauration de l'ensemble des bâtiments afin de permettre l'hébergement décent des personnes âgées. La totalité des travaux, échelonnés sur six ans, aura couté 1.500.000 frs. Ils auront été financés en partie par une subvention du CONSEIL REGIONAL et de l'ETAT (7000.000 frs) et par les fonds communaux complétés par un emprunt obtenu à un taux préférentiel.

Le Conseil Municipal a adopté en 1991, pour les maisons de la Commune, la nouvelle dénomination "ESPACE LACROIX" en hommage à leur créateur.  Monsieur le PREFET de Loir-et-Cher, inaugura, le 5 juillet 1991, ce nouvel espace en présence de nombreuses personnalités et du public.

 

Disposition intérieure des maisons depuis l'origine                          Disposition actuelle après les travaux d'aménagement

 

 

Avant renovation                                                                          Après rénovation

 

 

 

Les maisons aujourd’hui.

 

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